A l’arrivée des premiers colons européens, le continent australien était déjà habité par de multiples peuplades présentes depuis des millénaires sur les lieux. On date en effet à plus de 60 000 ans en arrière la période d’arrivée des premiers habitants australiens, lesquels donneront ce qu’on appelle aujourd’hui la population aborigène. Les premières migrations auraient eu lieu à une époque où l’Australie n’était pas séparée de l’Asie par la mer. Les colons seraient ainsi venus depuis l’actuelle Indonésie, par voie terrestre, avant d’être isolés par la suite au moment de la montée des eaux. D’autres théories affirment que des mouvements de populations se seraient effectués par la mer, toujours depuis l’Asie du Sud Est au moyen de simple canoës. Au fil de leur histoire semi-nomade, les Aborigènes finissent par se disperser sur à peu près tout le continent australien. Ils se distinguent par une culture originale, en vénérant la nature et leurs ancêtres au moyen d’une mythologie appelée « Le Temps du Rêve ». Au quotidien, ils pratiquent la chasse, la pêche et la cueillette, en s’aidant d’outils dont le plus célèbre est sans conteste le boomerang.
Ce n’est qu’à partir du 17ème siècle que les Européens entrent en contact avec le continent australien. En 1606, le capitaine néerlandais Willem Janszoon explore la côte ouest de la péninsule du cap Yorke, située dans le nord tropical du Queensland. Ce continent connu dès lors sous les noms de Grande Jave et de Nouvelle Hollande ne fera toutefois l’objet d’aucune politique de colonisation, avant la fin du siècle suivant.
Il faut en effet attendre 1770 et le célèbre capitaine Cook pour que l’île devienne officiellement la possession du Royaume Uni. A cette époque, l’Australie toute entière est peuplée d’une population aborigène de près de 750 000 âmes réparties en plus de 500 tribus différentes. Malgré cela, les autorités britanniques définissent le territoire comme « terra nullius » et entreprennent une grande politique de peuplement. Celle-ci se matérialisera par l’octroi d’un statut de colonie pénitentiaire au territoire et l’arrivée de premiers navires transportant des bagnards. On situe le point de départ de cette entreprise au 26 janvier 1788, date fêtée aujourd’hui sous le nom d’Australia Day. Au total, de 1788 à 1868, près de 160 000 condamnés seront envoyés en Australie, avant d’être suivis par de simples migrants en quête d’une nouvelle vie et de fortune.
Les années passant, de nouvelles colonies apparaissent, certaines étant fondées par des hommes libres, comme le South Australia. Un tournant majeur de l’histoire australie intervient en 1851, lorsque des prospecteurs découvrent de l’or dans le New South Wales et le Victoria. C’est le début de la ruée vers l’or. Des milliers d’immigrants en provenance d’Europe, d’Amérique du Nord et même de Chine débarquent pour tenter eux aussi de faire fortune. La population subit ainsi une hausse conséquente, augmentant de 454 000 habitants de 1851 à 1859. D’autres gisements d’or sont découverts dans le Queensland et le Western Australia, accompagnant ainsi l’essor économique de la région qui pourra alors se développer en tant que nouvelle nation industrielle.
Au cours du 19ème siècle, l’Australie gagne graduellement son autonomie puis son indépendance vis-à-vis de la couronne britannique. Néanmoins, au moment de la Première Guerre Mondiale, près de 400 000 Australiens se portent volontaires pour aller combattre aux côtés du Royaume Uni.
Ce conflit laissera de profondes traces dans la mémoire australienne, 60 000 citoyens du pays y ayant trouvé la mort, dont près de 8 000 lors de la seule bataille de Gallipoli en Turquie. En guise de commémoration, le 25 avril est un jour de fête nationale en Australie (ANZAC Day : « Australian and New Zealand Army Corps »).
Victime de la Grande Dépression dans les années 30, l’Australie commence à se relever de la crise lorsqu’éclate la Seconde Guerre Mondiale. Celle-ci aura pour particularité de se dérouler en partie sur le sol australien, les Japonais ayant décidé de bombarder Darwin en 1942. Pour défendre leur patrie des attaques nippones, les Australiens combattront ainsi à Singapour et même jusqu’en Nouvelle Guinée, dans la jungle équatoriale. L’issue victorieuse de la guerre fera de ces batailles des moments marquants de la mémoire australienne, encore commémorés par les citoyens actuels.
Une fois la guerre terminée, l’Australie connaît un nouveau décollage économique et ouvre ses frontières à des migrants en provenance du monde entier. Tous s’insèrent rapidement sur le marché du travail, l’Australie vivant une période de prospérité avec le décollage des secteurs secondaire et tertiaire. En 1959, la population franchit le seuil des 10 millions d’habitants et forme petit à petit une société plus égalitaire que par le passé. Les Aborigènes obtiennent ainsi de nouveaux droits et sont reconnus en tant que population à part entière, avec pour but de vivre décemment sur leurs terres ancestrales.
L’Australie contemporaine se veut multiculturelle et ouverte sur le monde. Elle s’est désormais établie comme une nation à la fois jeune, riche et forte. Néanmoins, de nombreux défis se présentent encore à elle. Les Aborigènes, auprès desquels des excuses gouvernementales ont été formulées en 2007, souffrent encore d’une mauvaise intégration dans la société australienne. Leur situation interroge, en même temps que de nouveaux migrants en provenance du monde entier s’insèrent à leur tour dans la société australienne. A cette question majeure s’ajoute celle de l’environnement et de la viabilité d’une population urbaine de plus en plus importante en milieu aride. Ce sont entre autres ces challenges que la société australienne entend relever dans les années à venir.